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LE TESTAMENT DES MORTS

D.C 3h58 A.M
Cela faisait maintenant plusieurs heures que Jérémiah Wells était installé derrière son bureau, à lire et à relire chaque mots du dossier sur lequel il travaillait depuis plus de trois mois maintenant. Trois mois, et déjà douze victimes. Ses yeuxs gris acier parcouraient les photos de corps sans vie. Plus il les scrutaient et plus la colère s’imprégnait en lui. Une colère indéfinissable, qui le ramenait dans son passé, le forçant à revivre l’épisode le plus sombre de ce dernier.
Il sortit de son tiroir une bouteille de scotch, et remplit sa tasse à café d’une bonne rasade, dont il liquida plus de la moitié d’une seule gorgée.
Il s’empara d’une énième cigarette, qu’il alluma sans attendre. Le règlement interdisait bien sur de fumer dans les locaux, mais Jérémiah se fichait pas mal du règlement, il avait simplement pris garde de désactiver le détecteur de fumée de son bureau.
Il s’étira longuement, et le craquement de ses os lui rappelaient qu’il n’avait presque pas dormi depuis trois jours, depuis que le douzième corps avait été retrouvé dans un bois par deux joggeurs matinaux.
Toutes les victimes étaient de très jeune femme de moins de dix huit ans, et toutes sans exception, étaient vierges. Le “modus operandi”, mode opératoire du tueur, ou des tueurs, mais Jérémiah ne croyaient guère à plusieurs personnes, restaient le même à chacune des fois. Les jeunes filles étaient retrouvées crucifiées, une rose blanche enfoncée dans la bouche, et un symbole marqué au fer rouge, juste au-dessus du nombril, un symbole de pentacle avec en son centre une croix chrétienne. Jérémiah avait fait de longues recherches sur ce symbole, mais il avait fait chouxblanc. Il remis son catogan sur ses cheveux ébènes, et poussa un long
soupir d’épuisement, autant moral que physique. Ses yeux se faisaient
lourds. Le sommeil le gagna.
-2-
Cité du Vatican, Rome
Chambre du Saint-Père
A la même heure
Le Pape Grégoire VIII avait gagné ses appartements de suite après le
diner qu’il avait prit en compagnie du Camerlingue Bellisante. Leurs
discussions avaient été des plus protocolaire, et dénué de toutes saveurs.
Comme si les deux hommes n’avaient qu’une envie, que le repas se
termine le plus rapidement possible, tel était en tous les cas le souhait du
Saint-Père.
Celui-ci avait élu domicile dans les Quatre Chambres dites de Rafael, à
l’instar de plusieurs de ses prédécesseurs, dont le premier fut Jules II della
Rovere. L’on parle de Chambre de Rafael car la décoration picturale avait
été réalisé par le grand maître ainsi que par ses élèves entre 1508 et 1524.
Cela faisait maintenant plusieurs heures que le Pape rédigait des courriers
divers. Il ne pouvait s’agir que d’affaires importantes pour que les lettres
soient écrites de sa propre main. A la droite de celui-ci, se tenait déjà trois
épaisses enveloppes cachetées, qui d’après leurs volumes auraient pu
contenir le même message. Le dernier écrit quant à lui était nettement
plus bref. L’on pouvait lire en en-tête “Dernières Volontés”, et cela ne
constituait pas les précautions d’un homme à l’hiver de 3ance3, cela était
bien plus concret. Le Saint-Père se savait depuis quelques semaines
condamné, par un mal qui le rongeait depuis plusieurs années déjà. A
present, la fin pour lui approchait, et son esprit était tourmenté, plus que
jamais. Non pas par cette fin qui venait à lui et par laquelle il ne voyait
qu’une étape parmis tant d’autres, mais par ce qui était entrain de sepasser depuis quelques mois, et plus précisemment depuis quelques
semaines. Le compte à rebours avait été lancé, et le timing de ce dernier
était d’une justesse éffrayante. La porte des Enfers lentement s’ouvrait.
-3-
De lourds cognements à la porte de Wells le fit sortir de son sommeil dans
un sursaut.
- Quoi!! Aboya-t-il
La tête d’un agent arborant une moue perplexe se fit apercevoir.
- Le tueur aux Vierges chef…Il vient de nous addresser un message!
Jérémiah Wells lança un long soupir et fit un signe de tête à l’agent lui
signifiant qu’il descendait au QG immédiatememt.
Le “tueur aux Vierges” pensa-t-il, avec un air de dégoût en pensant à la
presse, qui était à l’origine de ce nom.
- C’est pathétique!! Donner de l’importance à cet éspèce de fils de p..
Marmonna-t-il dans sa barbe.
Il se leva difficilement, la tête encore embrumé par la fatigue et par le
scotch. Son mètre quatre vingt tout entier était noueux et sec comme une
branche morte. Il enfila son trois quart en cuir tanné par les années et
descendit le long escalier qui séparait son bureau du quartier général. Il
était presque neuf heures, et la grande pièce grouillait déjà comme une
fourmilière. L’unité dont faisait parti Wells était un peu à part des autres.
Les missions de cette dernière étaient la résolution des crimes particuliers,
en des termes plus clairs, les pires atrocités ou crimes deviants étaient
confiés à cette section. A quarante deux ans, Wells aurait à plusieurs
reprises pu prendre la direction de l’unité, mais celui-ci aimait trop le
terrain, il aimait trop cette odeur de sang, cette adrénaline qui le gagnait
lorsqu’il approchait de la proie à abbatre, de ce tueur en plus qu’il
neutraliserait. Non, décidemment la paperasse n’était pas pour lui, ni derester le cul vissé derrière un bureau toute la sainte journée. Il s’approcha de sa collègue et amie Victoria Hart, un petit bout de femme, brune, au
caractère bien trempée, qui le connaissait certainement mieux que quiconque.
- Salut Vicky, alors qu’est-ce qu’on a? C’est quoi ce message? - Tiens, regarde moi ça, répliqua-t-elle
Sa collègue se tourna vers le PC qui se trouvait sur sa gauche et pianota quelques touches. Le grand écran du QG fit apparaître un dessin au fusain, un dessin sur lequel une femme était crucifiée, à la manière des douze autre crimes. Une date était inscrite, ainsi qu’une phrase en dessous “Pourrez-vous l’éviter celui-ci?”
Mais la suite serait pour Jeremiah sans aucune commune mesure, avec son passé pourtant qui suffocait en une gigantesque marre de sang...
Non, ce qu'il vit à cet instant,......

© joker&snake
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