Pourquoi j'écris encore ? Il y a peu d'espace ici-bas pour respirer l'air. Pourtant, il y a l'infini, l'infini de possibilités. Depuis toujours, le mot végète dans un terroir dit peu propre à donner vie à la vie.

Je respire la métaphore. Pourquoi j'écris encore ? Je traduis au jour le jour le sentiment du déjà-vu. Je ne le refoule pas comme font les communs des mortelles. Là-bas, étendu sur le sable, je vois un monde derrière le monde. Il y a possibilité d'effectuer un voyage. Mais ce n'est pas que tout voyage prend lieu dans l'espace. C'est là l'une des idées vulgaires qu'il faut dépasser. Je veux dire que je dois dépasser.

Le sens est un monde dans le monde. Il est con de miser sur le tarissement d'une plume. Le dédale n'a pas d'issue. Tant mieux qu'il en soit ainsi. Il y a toujours la force de l'image pour élargir chaque passage. Ainsi, les parois ne sont jamais les mêmes.

Je veux toujours le prouver à moi-même : il y a chaque jour la possibilité d'un agencement inouï.

#poésie
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Mohammed Labib
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