...

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Une lettre
C'était l'histoire d'une lettre.
Expéditeur ?
Beth, Betty, Betâ, Eli, Zaza, Patate. En d'autre mot, Elizabeth. Classe de cinquième, fin de l'hiver, elle a écrit une lettre. Destinataire ? Hakim - pas de surnom débile -.
Hakim, c'était son voisin de table. Toujours en train de rire, mais jamais de vraie sourire. Toujours prêts à écouter, jamais à se confier. Jamais un mot de vraie. Hakim et ses silences, ses regards pleins d'évidences, son manques de chance. Il était taciturnes, toujours l'esprit dans la lune. Oui, c'était son échapatoire la lune, pour lui qui avait peur de regarder le soleil.
Son soleil à lui, il s'appelait, Beth-Betty-Bêta-Zaza, entre autre. Il avait un sourire à vous faire tomber par terre, un rire discret, des yeux brillant comme des pierre d'opale qui vous réchauffrnt en un regard. Il était beau son soleil, il était brillant. Il le sortait de l'enfer 3h par semaine, le temps d'un cours de langue. Il était beau le soleil avec ses tâches de rousseur, sa joie pétillante, sa voix d'anges, sa bonté à toute épreuve ! Un rayon de bonheur. Un soleil qui le sortait des ténèbres , de la fosse aussi appelée Papa / Maman, ou enfoirés de parents violents.

Il  nedisait pas grand chose Hakim, et elle ne savait pas quoi dire Elizabeth, alors, elle lui a écrit une lettre. Elle n'était pas bien longue pour dire tout ce qu'elle voulait dire, mais c'était lui le destinataire, alors il saurait comprendre, déchifrer, et peut-être à sol tour écrire. Alors elle a écrit. Elle l'a écrit. Elle a écrit Hakim et ses yeux de jades, ses yeux pensants, ses faux rire comme un air dansant, ses boucles caramels, ses gros pull qui cachent les bleus. Hakim et sa voix basse qui ensorcèle, mais pas que, elle a aussi parlée d'elle. De ce drôle de sentiment qui l'envahit. De son cœur qui bat quand il sourit, quand il rit, quand ses yeux se posent sur elle, quand ses lèvres s'entrouvrent même pour dire un " ¿ Holá comó estas ?" ou " ¡ Buenas tardes !". Elle a décrit ce sentiment de chaleur qui la fait décoller quand leur regards se croisent, de ses intestins qui font du méli-mélo, de sa voix qui s'étrangle de ses poumons qui se bloque, de son souffle qui se fige.

Elle ne lui pas juste écrit une lettre, c'était une lettre d'amour pleine de sentiment, clôturée par un simple " Hakim, je crois que je t'aime, et pas qu'en amitié ...". Des sentiments si brûlants couchés sur le papier : la letrre semblait si lourde. Elle l'a lu et relu et relu. Ses joues ont chauffé, son cœur a sauté. Maintenant, elle devait la lui donné, au moins histoire de combler un petit cœur prisonnier.
Fiouh ! Elle a inspiré. Elle a expiré. Ses mains tremblaient, elle paniquait. Puis, elle a pensé à ses beaux cheveux dorés, à son odeur sucrée,  à sa voix ensorcelée ... Et voilà, d'un geste lent et vif la lettre était postée, et tombait dans son casier.

Destinataire : Hakim.
Expéditeur : Elizabeth.
Nature : lettre d'amour.

La lettre était postée.

Elle a imaginé sa réaction. Un oui, un non ? Des rires, des larmes ? Un drame, une fin heureuse ?

Elle était anxieuse. Elle avait peur. En d'autre mot, elle était amoureuse.
Elle ne le savait pas, mais pour Hakim non plus ça n'allait pas. Ce soir là encore, il subissait la violence. Ça fusait de tous les côtés : les insultes, les mots méchants, les cris, les SOS, les supliques, les assiettes et les bouteilles de vodka qui volent. Pour Hakim c'était la vodka de trop.
Encore une fois il était piégé sous les coups de Papa, l'indiférence de Maman : les rires et la méchanceté de deux soit-disant parents.

Le lendemain, il n'est pas venu en cours d'espagnol, il n'est pas venu à l'école, en fait il n'y est plus jamais allé ...

Ce jour là, comme un automate, c'est le professeur qui est entré. Le visage sévère, les lèvres pincées, les yeux rouges. Ce jour là pas de " ¡ Buenas tardes ! " ni de "¿ Holà, comó estas ? ". Pas de joie, rien que des larmes et des paroles qui ont semé le drame :

《 Hakim est décédé, sous les coups d'horribles parents, des enfoirés sans cœur qu'il appelait " Papa/ Maman" . 》

C'était ka vodka de trop. La bouteille qui s'est brisée sur son crâne, et fait tomber la tête la première sur le rebord d'une table en bois noir. Ses derniers battements étaient pour l'électrocardiogramme, mais ses dernières pensées étaient pour un soleil qui faisait battre son cœur !

Les sanglots ont fusées. Elle fût la première à s'effondrée. Elle mourrait de l'intérieur. La noiceur s'insinuait dans son cœur, le brisant en petits morceaux.

C'était l'histoire d'un amour perdu, une lettre d'amour jamais lu.
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